Carte ancienne de l'AfriqueBoka nilomano : tafita vao rendrikaCarte ancienne de l'Afrique

Ohabolana ou proverbes malgaches
Des phrases pour être sage
 L'amour et l'amitié
Le riz
De la meilleure façon de parler - Paroles
La mort et Dieu
L'union fait la force
La sagesse
Le courage
L'argent
La famille
Le Blanc, vahaza
La faute

Anatra - extraits

Fleurs du parler malgache


 



























L'amour et l'amitié



Fitia lamban' akoho , aina no fetra
L'amitié est comme le plumage d'un poulet, elle ne s'en va qu'à la mort ou L'amitié, comme le plumage du poulet, ne se détache qu'à la mort.

Aza manao fitia mifono avona
Ne mettez pas de l'orgueil dans votre amour

Ny fihavanana tahaka ny volon-kotona : hatonina, manalavitra; halavirina, manatona
L'amitié est comme les algues : quand on s'en approche, elles s'éloignent et quand on s'éloigne, elles se rapprochent

Ny ahiahy tsy ihavanana
La suspicion empêche l'amitié

Ny fihavanana hoatra nylandy : maty isika, ifonosana; velona itafiana ka ny madilana arahim-panondro
L'amitié est comme la soie : elle sert à envelopper les morts, à habiller les vivants et quand un fil est trop mince, le doigt le suit

Ny voky tsy mahaleo ny tsaroana
Le souvenir qu'on vous porte vaut mieux que le présent lui même

Anao aho ka mora; fa raha an'olona aho dia sarotra
Je suis à vous et c'est facile; si j'étais à un autre, ce serait difficile

Fitia mifamaly mahatsara ny fihavanana
L'amitié réciproque développe la fraternité

Mifankatia amin'ny amalona : ka nony sendra tia, nabolilany
Fraterniser avec une anguille : quand par hasard on l'aime, elle s'esquive

Tsy tia ka manaratsy
Quand on n'aime pas, on en dit du mal

Ny fihavanana tsy azo vidina
L'amitié ne s'achète pas

Aza atao fitia varavarana, tiana ihany fa atositosika
N'aimez pas comme on aime une porte : on l'aime et pourtant on la bouscule
 


Le riz



Anantsinahy va aho ka atao ambony vary ?
Suis-je une herbe potagère pour que vous me mettiez sur le riz ? Au moment de servir les repas, on remplit les assiettes de riz, puis on met les herbes (légumes) et la viande (quand il y en a) par dessus – s’emploie par quelqu’un qui n’est pas traité avec beaucoup de considération.

Matin-kena-maso, ka mihinam-barim-boka.
Par fausse honte, il mange le riz d’un lépreux. Refuser de manger avec quelqu’un est très impoli ; pour ne pas l’être, on mange avec un lépreux ce qui est regardé avec horreur ; de deux maux, choisir non le moindre mais le pire.

Lon-damba sy fahenim-bary ; ka izay maharitra ela dia herinandro.
Un morceau de toile pourrie et une mesure de riz : ce qui dure le plus longemps (des deux) dure une semaine – se dit des amitiés éphémères

Mitsaha-menomenona hoatra ny vary sosoa voatondraka, na ny voangory mipaika.
Cesser de se plaindre, comme le riz en cuisson rajouté d’eau froide, ou comme un hanneton qui s’est heurté quelque part.

Aza miantsambotsambotra toy ny vary kely an-daona.
Ne sautillez pas comme un peu de riz au fond du mortier. Dominez-vous, soyez maître de vous-même.

Tsy nahin’ny sosoa no nitobaka, fa ny mpandoatra no vinitra.
Si le riz a débordé de la marmite, ce n’est pas qu’il l’ait voulu, mais c’est parce que celle qui le puisait était en colère.

Ny lainga toy ny vary aloha : mahatra-po, fa tsy mahavita taona.
Le mensonge est comme le premier riz : il vient à point mais il est insuffisant. Le premier riz qui se moissonne en décembre-janvier ne donne qu’une petite récolte.

Raha jerena, toa olon-kendry, tantely fiandry andriana ; kanjo nony dinidinihina, fanambonim-bary fiandry alika.
A le voir, on l’aurait pris pour un sage, pour du miel digne d’un roi ; mais à l’examen, c’était le dessus du riz, bon pour un chien. La partie supérieure du riz cuit dans la marmite est souvent couverte de suie et sent la fumée et on la donne aux chiens.

Aza miteny lango imason’ny vary.
Ne parlez pas du lango par devant le riz. On appelle lango des grains de riz encore tendres grillés et écrasés pour être mangés ainsi. Ce proverbe veut dire qu’il ne faut pas parler mal d’un absent en présence de ses parents ou de ses amis.

Miangolangola manan-drojo ! Zara raha misy hototoina.
Faire le dégoûté quand on a du bon riz ! Et si vous n’en aviez pas du tout !

Mena-maso an-daoka, ka manao fatra-maina.
Avoir honte au sujet de la viande, et ne servir que du riz sec. La honte n’est qu’un prétexte ; le vrai motif c’est l’égoïsme qui fait garder les bonnes choses pour soi.

Tsy mahafoy vola hamidy takotra, ka manta vary.
Qui ne veut pas dépenser de l’argent pour acheter un couvercle de marmite mange du riz mal cuit.

Vary lena voatoto : ka samy te-ho lohany.
Du riz encore mouillé et qu’on vient de piler : tous les grains veulent être les premiers. Quand on pile le riz encore humide, les grains se brisent tous au lieu de rester entiers et quand on vanne, tous ces menus morceaux sont ou paraissent être les premiers, c.à.d au-dessus, puisqu’ils sont les plus légers ; ce proverbe s’emploie pour montrer que ce ne sont pas toujours les meilleurs qui occupent les premières places.

Tsy mahafoy ny rojo aho.
Je ne peux pas donner mon meilleur riz.

Osa, ka tia vary aloha !
Vous redoutez la peine et pourtant vous voudriez du premier riz !

Be faniry, kely fila ; ny vary aloha tsy ataon’ny kamo.
Beaucoup de désirs, peu de courage (au travail) ; le premier riz n’est pas cultivé par les paresseux.

Vary iray no nafafy, ka vary zato no miakatra.
On a semé une mesure de riz et on en a récolté cent.

Nahoana no atao hoe : « Be ny raharaha » ka ny voly vary indray no tsy efa ?
Pourquoi dire : « Il y a beaucoup à faire » et pourtant le riz n’est pas encore planté ? C’est là le travail le plus important et qui devrait se faire en premier lieu.

Manetsa vary mahalana, ka ny atao no alaina.
Planter son riz trop espacé et récolter ce qu’on a fait. Ou récolter peu.

Aza miovoka ambony toy ny ranovolan’i Tsiodiana.
Ne vous détachez pas trop tôt comme les restes du riz (de marmite) de Tsiodiana. Il s’agit des restes de riz attachés au fond ou autour de la marmite et qui servent à faire le ranovola (= l’eau du riz) ; si on enlève cette croûte avant d’y jeter l’eau, le ranovola ne sera pas bon ; c’est ce que fait Tsiodiana dont le nom signifie « celui chez qui on ne se retourne pas ».

Aza mandrao-bary ao an-trano hafa.
Ne ramassez pas du riz (tombé) dans la maison des autres.

Toy ny vary amin-dronono tondrahan tantely, ka tian-ko lalina indrindra.
Pareil à du riz arrosé de miel, on aime qu’il soit aussi profond que possible.
 


De la meilleure façon de parler - Paroles



Ny teny malemy mahamora harena.
Les paroles douces facilitent (l’acquisition de) la richesse.

Monge-mahefa.
Qui parle peu, mais dont les paroles ont beaucoup d’effet.

Ny teny marina hoatra ny fia-pary, ka na lava aza, tsy lany hamamiana.
Les paroles vraies sont comme la canne à sucre que l’on mâche : qu’elle soit longue, elle est douce partout.

Teny zato, kabary arivo ; fa iray ihany no marina.
Cent paroles, mille discours ; un seul est vrai.

Arivo  teny , zato kabary ; faran’ ny teny ifanatrehana. .
Mille paroles, cent discours ; la confrontation mettra fin aux disputes.

Aza misomidika ambony toa menaka : fa ataovy latsaka anatiny toa tsoka.
N’ayez pas des paroles surnageant comme la graisse, mais qu’elles viennent du fond comme la moelle. (i.e : ne parlez pas en l’air, mais dites ce que vous pensez vraiment, de sorte qu’on puisse s’y fier)

Aza man,ao kobaka am-bava sy volana hatenda, hatreo no ho miakatra ihany.
N’usez pas de paroles flatteuses et de belles promesses qui n’engagent à rien.

Miteny ny iray toa novankonina ; miteny ny iray toa nampalesina.
Les paroles d’un orateur semblent avoir été polies au rabot, et celles d’un autre polies au papier de verre.

Ny teny toy ny tori-hisatra ; ka tsy ilaozan’ ny manjilatra
Les paroles sont comme les cannelures du bois, il s’y produit nécessairement des éclats.

Ny teny imaso tsy mba kilema.
Quand on parle ouvertement on ne doit pas être blâmé.

Tanan’ aolo tsy ilaozam-pandrotrarana ; hadivory tsy ilaozan’ ambiaty ; teny maro tsy ilaozan’ izay ota.
Il y a nécessairement du chiendent dans un village abandonné et des buissons d’ambiaty dans le fossé ciculaire et des fautes dans beaucoup de paroles.

Ny teny toy ny fonosana, ka izay mamono no mamaha.
Les paroles sont comme un paquet, et c’est celui qui l’a attaché qui le détache aussi.

Ny teny ratsy fotaka am-baravarana, ka samy manilika ny eo anatrehany.
Les mauvaises paroles sont comme le bouc devant la porte, et chacun pousse de côté celle qui est devant lui.

Ny saboimaro maiva-mavesatra.
Une malédiction (prononcée) est une chose légère et considérable en même temps.

Teny tsy azo mampihazohazo.
Les paroles que l’on ne comprend pas produisent l’hésitation.

Manjilajilatra hoatra ny feo vantony.
Eraillé comme une voix qui mue.

Tsy nandre, sa tailana nandrenesana, no mitondra teny tanora ?
N’avez-vous pas entendu, ou avez-vous entendu de travers, que vous apportiez un message qui n’est pas clair ?

Toy ny trano vaky vovonana, ka mitondra teny mivoaka.
Semblable à une maison ouverte par le faite et qui laisse échapper les paroles (dites à l’intérieur).

Ny teny toy ny ketsa, ka izay mahalana sosohana.
Les paroles sont comme les jeunes plants de riz, s’ils sont trop clairsemés on en plante d’autres entre eux.

Ny teny toy ny nofon-kena, ka raha roritina tonga ozatra.
Les paroles sont comme la chair, quand on l’étire elle devient muscle.

Vava soa sakafo, teny ratsy adidy.
Les bonnes paroles sont une nourriture, les mauvaises une faute.

Aza manao sangy mihoatra ny loha, vosotra zary tenany.
Ne soyez pas inconvenant dans vos badinages, et ne dites pas des injures sous prétexte de plaisanteries.

Ny vava toy ny voro-damba, ka mitsiaka etsy, mitsiaka eroa.
La bouche est pareille à un chiffon, elle se déchire de ci et se déchire de là.

Ny vava tsy ambina no ahitan-doza.
La bouche que l’on ne surveille pas amène le malheur.

Raha foin’ ny vava, tsy misy raorao ; fa hany raoraon’ izany ny lainga.
Quand la bouche le dit, il n’y a pas de rugosités (c’est-à-dire il semble que tout est vrai), mais il s’y trouve des mensonges et ce sont là les rugosités.
 


La mort et Dieu


Ny maty aza te-ho maro
Même les morts veulent être nombreux

Andriamanitra tsy omen-tsiny, zanahary tsy omen-pondro fa ny olombelona no be siasia.
A dieu point de blâme, au Créateur point de reproche, c'est bien d'eux-mêmes que les hommes s'égarent.

Rafotsibe nita rano ka izay hahasoa taovin'Andriamanitra, na ho rendrika, na ho tafita
La vieille femme traversant l'eau dit : que Dieu fasse ce qui lui semble bon, soit elle chavire, soit  elle arrive de l'autre côté
 


L'union fait la force


Olon-drery tsy mba vahoaka
Un seul (litt. : une seule personne) ne fait pas la foule

Mita be tsy lanin'ny mamba
Quand on est nombreux pour traverser la rivière, on n'est pas dévoré par les caïmans

Akanga maro tsy vakin'amboa.
Pintade en troupe, un chien ne les disperse pas.

Raha olona iray no tsy tia ahy, mitoto koba aho hatavy; fa raha ny be sy ny maro no tsy tia ahy, hisotro tsingala aho ho faty
Si je ne suis haï que d'un seul, je préparerai de la farine pour m'engraisser, mais si tous me haïssent, j'avalerai un poison pour mourir

Aza manao ahy sy azy
Ne dites pas c'est à moi, c'est à lui

Hazo tokana tsy mba ala
Un seul arbre ne fait pas une forêt

Izay iray vatsy, iray aina
Ceux qui ont les mêmes provisions de voyage sont unis dans la vie

Tsy miady sahala, ka hiady, hisy resy
Si nous nous disputons pas, nous restons égaux mais si nous nous querellons, l'un sera battu

Nify sy molotra, ka ny mahery no afaka aloha
Des dents et des lèvres, c'est le plus fort qui tombe le premier

Aleo halan'andriana toy izay halam-bahoaka
Mieux vaut être haï du roi que du peuple.
 


La sagesse


Ady amin'ny adala, ka ny hendry no miala
Dans une dispute avec un imbécile, c'est le sage qui s'en va

Hendry miady amin'ny adala, ka havizanana no hita
Un sage qui se dispute avec un imbécile ne récolte que de la fatigue

Omena mody voky, kanefa mangala-pihinana ihany
Faire semblant d'être rassasié quand on vous offre à manger et dérober de la nourriture ensuite

Raha tezitra, toy ny andriana, fa raha mianina, olona ihany
Quand vous êtes en colère, vous ressemblez à un noble, mais quand vous restez calme, vous n’êtes qu'un sujet

Ny ditra mahafaty, ary ny kiry mahavery
L'entêtement conduit à la mort, et l’opiniâtreté à l'esclavage
OU
La mauvaise conduite entraîne la mort, et l’opiniâtreté à l'esclavage

Izay be ditra be nenina
Celui qui est entêté a beaucoup de regrets
OU
Celui qui se conduit mal a beaucoup de regrets

Ratsy tokoa ny lainga, fa ny mpandainga aza tsy tia azy
Le mensonge est bien mauvais, car le menteur lui même ne l'aime pas

Am-bavany malefaka, am-pony tsy tia
Paroles mielleuses mais haine dans le cœur

Hanina anao no naleha, ka tora-bato no hita
C'est par nostalgie que je viens vous voir et on me jette des pierres

Tanora ratsy fihary, ka antitra vao ratsy laoka
Jeune paresseux ne mange pas bien pendant la vieillesse

Manaram-po fahazaza, ka maka kitay fotsy volo
Faire ses quatre volontés dans sa jeunesse et aller chercher du combustible dans sa vieillesse

Izay hendry no atao Rangahy
Ce sont les sages que l'on nomme (OU appelle) Monsieur

Aza manao kofehy manara-fanjaitra
Ne fais pas comme le fil qui suit l'aiguille

Tsy avelan'ny ela tsy ho antitra
Avec le temps, on devient vieux

Hazo avo halan-drivotra
Arbre élevé le vent lui en veut
 


Le courage


Vary iray no nafafy ka vary jato no nojinjaina
Un grain de riz semé, cent récolté

Ny kamo ihany no ho sasatra
Seuls les paresseux seront fatigués

Lany andro am-piresahana ka tsy mitondra mody
Perdre son temps à bavarder et ne rien rapporter chez soi

Tsy misy mafy tsy laitra ny zoto
Avec du courage on vient à bout de tout

Nahoana no atao hoe : be ny raharaha, ka ny voly vary indray no tsy efa
Pourquoi dire "il y a beaucoup à faire" et pourtant le riz n'est pas encore planté

Mandehana dieny malaina, fa raha mazoto tsy afaka intsony
Partez pendant que vous n'êtes pas bien disposé car quand vous le serez, vous ne pourrez plus le faire

Aza manao kamo be tenda
Ne faites pas le paresseux gourmand

Aza mitady tany malemy hanorem-pangady
Ne cherchez pas une terre molle pour y planter votre bêche

Antoandro faka ronono ka nilaozan'ny ombynihahaka
Pour avoir attendu trop tard pour faire la traite, les vaches sont parties

Toko no tadiavina ka vato no hita
On cherche un trépied et on trouve une pierre

Ny valala tsy indroa mandry am-bavahady
Les sauterelles ne se posent pas deux fois devant la porte

Tsara raha mangetaheta ka mahita rano
Il est agréable de trouver de l'eau quand on a soif

Maro ihany ny hazo, fa ny fary no mamy
Nombreuses sont les espèces d'arbres, mais la canne à sucre est la plus douce

Aza ny hafohezan'ny andro no alaina, fa ny halavan'ny taona heverina
Ne considérez pas la brièveté des jours mais pensez à la longueur de l'année
 


L'argent


Ny fitiavam-bola no volombodin'ny mosavy
L'amour de l'argent ce sont les plumes de la queue de la sorcellerie

Ny vola toy ny vahiny : tonga anio, lasa rahampitso
L'argent est comme un visiteur : il arrive aujourd'hui et demain il repart

Ny be no avy, ny kely no mialoha làlana
La prospérité viendra, mais il faut commencer par peu de choses

Mirediredy toy ny andrian-dany harena
Radoter comme un noble ruiné

Lany harena, lany haingo
Quand la fortune est perdue, la parure l'est aussi

Raha lany harena, lany haingo
Quand il n'y a plus d'argent, il n'y a plus d'ornements

Aza manao fo milafin-karena
N'ayez pas le cœur conditionné par la richesse
 


La famille


Ny tenin-dray aman-dreny toy ny tsipak' ombalahy : raha mahavoa mahafaty, raha tsy mahavoa mahafanina
La parole des parents ressemble à la ruade d'un taureau : si elle atteint elle tue, si elle n'atteint pas elle étourdit

Ny anatry ny ray toy ny tsipak'ombalahy, mahavoa, mahafaty, tsy mahavoa, mahafanina
Les réprimandes des parents sont comme les coups de pied d'un taureau, si elles vous atteignent, elles vous tuent, si elles ne vous atteignent pas, elles vous font perdre conscience

Tsy misy mamy hoatry ny zaza fa raha manaikitra ny nono akifika
Rien n'est plus précieux qu'un enfant mais quand il mord le sein, on le repousse

Toy ny ray aman-dreny : ny iray niteraka ny iray niampofo
Comme le père et la mère, l'un a enfanté, l'autre a tenu sur ses genoux

Havan-tiana tsy mahalavi-tany
Pour des parents qu'on aime, la distance n'est jamais trop lonque

Tokan'anaka ka sarin'ny momba
N'avoir qu'un seul enfant c'est presque être stérile

Jangareny ka botry anaka
A mère adultère, enfant négligé

Jejo reny, botry anaka
A femme coureuse, enfant chétif

Ankizy lasa sakaiza ka milalao vovoka irery
Des enfants qui ont perdu leurs amis jouent tout seul dans la poussière

Donga zoky, fa botry zandry
L’aîné est gros et gras mais le cadet est chétif

Ny zoky be, hoatry ny ray ihany
L’aîné est comme le père

Izay adala no toan an-drainy
Insensé celui qui ne fait pas mieux que son père

Kambotymievina, ka afa-drofin-tenany ihany
Un orphelin qui éternue est obligé de se faire lui-même un souhait
 


Vahaza



Tenim-bazaha tsy miverina indroa
Les paroles des Blancs ne reviennent pas une deuxième fois

Vahaza lany mofo, lany zavatra tsakoina
Un Blanc ayant épuisé son pain n'a plus rien à grignoter

Aza manao senegaly mahazo baiko
Ne fais pas comme le Sénégalais qui a reçu un ordre

Aza manao vahaza mody miady
Ne faites pas comme des Européens qui font semblant de se battre
 
 


La faute



La faute est comme le vent : il nous touche mais il n'a pas de forme

La faute ne nous précède pas, de façon que nous puissions la fuir ; elle ne marche pas à nos côtés, de façon que nous puissions demander le passage (mbay làlana) ; mais elle nous suit comme un chien

La faute est comme un seul cheveu mais qui peut renverser un boeuf

La faute est comme un galet glissant : celui qui ne fait pas attention bute et tombe

La faute est comme la sueur entre les omoplates, qui n'est pas à portée de main. On doit s'adresser à une autre personne pour qu'elle essuie

La faute qu'on avoue en implorant le pardon se transforme en justice ; la vérité et la justice que nous taisons se transforment en faute
 


Anatra - extraits
Citations extraites d’un manuscrit de 1846 qui transcrit des anatra, prononcés par un certain Ramaharo dont nous ne savons rien, de la vie ni du statut social. Le manuscrit renferme une série de conseils.
Pour plus de précision, consulter le texte de M. D. Rajaona, « Extrait du manuscrit inédit d’Antsirabe : observation sur le genre anatra », Etudes Océan Indien, INALCO, 1997, n°22, Paris, pp. 41-61

Attention, l'orthographe en malgache correspond à une période où l'orthographe n'était pas encore fixée.

Respectez la vérité, maîtrisez vos passions, choisissez vos mots, car les paroles  modérées adoucissent les mœurs, aussi ne vous emportez pas sans cesse, car vos proches ne sauraient que penser de vous. N’agissez pas de la sorte, c’est mal.
I/1 (...) fa tandremo kosa ny marina, amboary ny fonao, koa manavatena fa ny teny malemy mahamora fanahy, fa azasosodava hianao fanampiroasaina, aza atao izany fa ratsy. (p. 51)

Et si l’on se fait du mal l’un à l’autre, ce n’est pas bon, prodiguez des paroles modérées, des paroles conciliantes, que vous vouliez vous séparer ou non, car les paroles de bon accord peuvent tout résoudre. On ne doit pas regretter ce qui est fait, et les paroles d’accord sont un remède pour la bonne entente. Heureux donc ceux qui savent vivre en harmonie avec la vérité, ils n’auront aucun regret, soyez en harmonie avec la vérité. Gardez-la fermement, car si la montagne, qui est haute et grande, s’attache à la vérité, à plus forte raison vous qui êtes si petit. Prenez garde, car il y a de profonds regrets dans votre cœur, aussi enlevez-les ; l’opiniâtreté n’est point profitable.
VI/12 Ary raha mifanisy ratsy tsimety, fa manava teny malemy teny miera, na hisaraka, natsihisaraka,fa ny teny ifanaikena, mahefa ny zavatra rehetra, tsiazo anenenana ny vita, ary ny teny miera, no aodiny fihiavanana koa sambatra iazy mahay mifanaraka, aminy marina tsy hisy nenina, ifanaraho ny marina, koa tano mafy, fa ny tendrombohitra aza, avo lehibe io, hanatena ny marina, koa maikia ihianao kely io, tandremo fa misy nenina lehibe, ao ampoanao, koa asory aminao, niditra tsimahasoa. (p. 52)

Et contrôlez bien vos paroles pour qu’elles ne blessent pas votre prochain, car c’est auprès du prochain qu’on trouve le bien et la justice. Le sage ne trompe point, l’homme sage est comme le père et la mère.
VII/13 (...) ary dia tonga fan-dravanitena izany, ary tanotsara ny vava, tsihihoatra, aminy namana, faninamana, noahitana ny soa, sy ny rariny, fanihiendry tsimbamanome vohony, hoatry ny ray sy Reny, ny olonkendry. (p. 53)

Le tsiny :
(...) il avait à sept reprises commis l’injustice, et c’est seulement maintenant que ses actes reviennent vers lui. Mais ce n’est pas toujours ainsi que se présentent les choses : vos actes ne se manifestent pas aussitôt, mais ils cheminent vers vous, doucement, jour et nui, qu’ils soient bons, qu’ils soient mauvais. Et ne soyez pas trop sûr de votre bon droit, quand vous vous adressez à autrui, répondez doucement, avec des mots sans rudesse. Aussi appliquez-vous à faire le bien, car on ne trahit pas impunément le bien. Aussi appliquez-vous-y bien, car toute hardiesse conduit finalement aux regrets.
XVII/27 (...) nanao hoe, ny angatra impito nataony, izay vao niverina aminy ny nataony, fatsitoizao foana izy, f’atsianio, no andro isehoany atao, fa manatona, miadana, andro, amanalina, niatao, nasoa naratsy ary azamahery rariny loatra, rahamiteny aminy olona, famamalia mora teny malemy koa tandremo ny marina, hatao, fasarotra, avadikia ny marina, koa mitandrema tsara, fanisahisahy rehetra nitondra nenina avokoa nofarany. (p. 56)

(...) les paroles conciliantes, les paroles modérées, sont un remède pour la bonne entente, ce n’est pas comme de trancher avec un couteau émoussé : au début c’est facile, à la fin, il y faut de l’acharnement, et à force de s’acharner on finit par se blesser. Il en est ansi de celui qui se lie avec le méchant, il finit par se blesser.
XX/32 (...) ny teny ierana, no aody nifihiavanana sy ny teny malemy, fa tsitoiny mandidy, aminy antsidombo, mora mora, no aloha, ditra nofarany, rahefa mbiaminy ditra, dia mandratra nofarany, tahaky izany ny miray aminy ratsy mandratra nofarany.
 
 


Fleurs du parler malgache (1928)

Source :
Père de la Devèze, Les petits coeurs sous les lambas, Toulouse, 1928
Ne dites pas - Dites :
la voix lactée - la liane céleste
dans un instant - le temps de faire cuire une sauterelle
l'égoïsme - l'étreinte du crocodile
l'avarice - l'étreinte du scorpion
tubercules - les oeufs de la terre
celui qui ne sait pas se faire obéir - une bêche qui ne peut même pas couper l'herbe
un bavard - une bouche qui fait explosion
un entêté - un homme qui n'a pas d'articulation
celui qui obéit à l'inspiration d'un autre - le fil qui suit l'aiguille
être ingrat - donner un coup de pied à la barque
être ivre - être blessé par le rhum
mettre sa confiance dans les voleurs - garder ses objets dans un panier dont le fond est percé
se laisser mourir de faim en pleine abondance - avoir soif en pirogue
se croire plus malin que tout le monde - voir la lune avant que les animaux qui passent la nuit dehors ne l'aient vue
tromper quelqu'un - offrir une pierre brûlante
profiter d'un travail d'autrui - manger les bras des autres
ne pas avoir de règle de conduite - suivre un boeuf aveugle
dépenser follement son avoir - se voler soi-même
s'occuper de plusieurs choses à la fois - porter deux cruches sur la tête
être à l'agonie - avoir sa vie en haut de la cascade
être à la mort - être à la branche au bord de la cascade
faire des châteaux en Espagne - compter les feuilles des arbres
se repaître d'imagination - gagner cent piastres dans son lit